Quentin Vallée, gardien de l’équipe de France Masculine et expatrié en Finlande depuis 3 ans pour jouer au Floorball.
Il découvre le sport suite à une annonce radio et fait ses débuts avec l’équipe de Rouen lors de la saison 2014-2015.
Après un entrainement en tant que joueur il décide de se lancer au poste de Gardien, par manque de contact, encore peu présent dans le sport à cette époque.
Il finit 3ème du championnat de France de N1 avec Rouen en 2019 avant de partir jouer avec les Phoenix de Wasquehal pour les 3 saisons suivantes avant de partir en Finlande.
Depuis 3 ans, lui et deux autres gardiens de l’équipe de France sont à l’initiative du « French Goalie Camp », un stage pour les gardiens voulant progresser et apprendre.

Qu’est ce qui t’as motivé à déménager en Finlande, des raisons professionnelles ?
Non, c’est pour le floorball !
En fait je voulais partir pour améliorer mon Anglais et sur un coup de tête, je me suis dis, quitte à partir en Europe autant partir dans un pays qui parle bien anglais et qui joue au floorball.
Je suis parti en Finlande pour ça et j’y suis encore pour ça. Je travaille à côté mais je vis par-rapport au floorball.
Est-ce que le sport à une place plus importante qu’en France ?
C’est plus reconnu oui, mais ce n’est pas le sport numéro un. D’abord il y a le foot, après le hockey. Puis le basket et le volley je pense, et seulement après le floorball.
Tous les enfants passent par le floorball, parce que c’est très ludique et facile d’avoir une crosse et une balle. Dans toute la ville tu vois des adultes ou des enfants se balader avec des crosses. Sur l’heure de midi tu peux aller jouer avec des collègues au floorball, tout le monde sait ce que c’est !
Tout le monde a joué au Salibandy et dans n’importe quel magasin là bas tu trouve des crosses et des balles.
Le fait que la Finlande ai gagné les derniers Championnats du Monde a-t-il apporter une ferveur supplémentaire pour le sport ?
Ça passe à la télé oui, sur les chaines importantes. Pour les quarts de finale, les demis et la finale, même ceux qui ne suivaient pas forcément le sport ont regardé via la chaine sport. Il y avait quand même une belle ferveur oui.

Dans ton parcours finlandais, dans quels clubs as-tu évolué et à quel niveau ?
Alors, j’ai joué dans trois clubs.
J’ai commencé par un club de troisième division (5ème ligue finlandaise), les "Hawks 2". C’est un peu une ligue loisir. C’est la ligue la plus sérieuse des ligues loisir. Ils peuvent faire deux matchs dans la journée. Ce sont des équipes qui pourraient gagner les championnats français, c’est assez impressionnant !
L’année suivante j’ai cherché des équipes en 2ème division. J’en ai trouvé une en Suomisarja avec FOSU, à Forsa à 1h20 de Helsinki. Le club m’a trouvé une maison et un travail.
Cette année, sur Helsinki, je joue en Divari, avec ÅIF, juste en dessous de la F-Liiga (ndlr : haut-niveau finlandais), en 2ème ligue.
Le floorball en Finlande est-il professionnel, les joueurs sont-ils rémunérés ou ça reste juste du loisir ?
Non c’est compliqué. La Finlande ce n’est pas la Suède ni la Suisse. Leurs premières ligues sont pros pour les hommes, et pas pour toutes les femmes.
En Divari il y a quelques joueurs qui peuvent être payés, avoir un appartement mais c’est très rare. C’est vraiment des grands joueurs que des clubs veulent absolument.
Sinon non, on paye tout. L’année dernière on ne payait pas notre adhésion annuelle. Mais cette année oui. Et cher d’ailleurs !
Le niveau de jeu est-il plus élevé qu’en France ? Est-ce que tu t’y es vite adapté ou il a fallu un temps pour réajuster ta façon de défendre les cages ?
En Divari, je suis un bon Backup !
C’est sûr que tu progresse beaucoup, tu vois les choses différemment, plein de style de gardien différents. Et du coup tu essaye d’apprendre un peu de tout le monde.
Alors oui c’est totalement différent, c’est un autre sport. Il y a vraiment plus de contact, plus de physique, les tirs partent de n’importe où. Tu ne goales pas pareil !
Quand tu reviens jouer au niveau international, comme l’EuroPower 2024, le niveau de jeu se rapproche de ton expérience en Finlande ?
Oui pour le niveau de jeu du tournoi mais pas forcément international. Par exemple le tournoi qu’on a fait à Quiévrechain ça se rapproche de la 4ème ligue en Finlande.

Tu te souviens de ta première sélection en équipe de France ? Que gardes-tu comme souvenir de tes expériences en Bleu ?
Le fait qu’il y ait eu le staff Finlandais, je pense que ça a apporté beaucoup à cette équipe et à cette sélection. Le groupe a évolué positivement, surtout sur la cohésion.
Tu feras parti du prochain stage international des Bleus pour préparer les prochains championnats du monde en 2026 ?
Il y aura un stage en Italie oui, mais on Laisse Thibault Le Goff et Lucas Zimmermann jouer contre l’Italie, puisqu’il n’y a que deux matchs.
Pour le championnat du monde 3vs3, le groupe te semble t-il relevé ? (Composé de l’Allemagne, la Finlande, la Cote d’ivoire et Hong-Kong) Est-ce un tournoi abordable avec l’équipe en place ?
L’Allemagne normalement si on joue bien, il y a possibilité de la passer. La Finlande, ça va être dur... Mais rien n’est infaisable ! C’est une équipe qu’on connait bien puisque Thibault Chedecal et moi connaissons les joueurs, donc on verra...

D’où est venue l’initiative de créer le « French Goalie Camp », ce stage intensif pour les gardiens ?
Quand on a eu la chance d’avoir Aake Kettunen, entraineur et gardien finlandais réputé qui est venu nous coaché avec l’équipe de France, on s’est dit qu’il fallait créer un truc. J’ai chauffé Thibault Le Goff et Emile Bot, ce qui n’a pas été dur à faire ! On espère que cela serve aux gardiens et que cela perdure !
Peux-tu donner quelques détails pour la prochaine édition 2025, si un lieu est déjà connu ? Sur combien de jours ?
Ça se passera à Nantes. On pourrait faire durer le stage sur plus de deux jours pour qu’il y ait plus de découvertes pour les gardiens, mais c’est un coût financier, plus le déplacement et la disponibilité de chacun, ce n’est pas anodin.
C’est quoi la suite pour toi, tu comptes rester en Finlande, ou aller jouer ailleurs ?
Je pense que c’est déjà pas mal ce que j’ai fait là. C’est peut être ma dernière année ici. J’ai envie de visiter de nouveaux pays, où il sera possible de jouer au floorball. J’ai fais des entrainements à Berlin et je serais surement en première ligue Allemande...
Propos recueillis par Paul Perry, Pôle Communication de France Floorball, 10/03/2025